lundi 16 février 2009

Fin de parcours

La suite de notre parcours ressemble un peu à celui de ces bouteilles que nous jetions à la mer, un mot au travers du goulot, ou à ces ballons qu'on lâche dans le ciel, une carte postale nouée à un fil de soie. Destiné à l'autre, et tant pis s'il répond dans d'obscurs alphabets, ils dérivent au gré des courants, un instant au creux de la vague, celui d'après surfant sur la houle, le remous, l'écume ou la tempête. Bouteilles et ballons finiront par s'échouer quelque part à marée descendante, sur la grève, le sable fin ou resteront perchés dans les ramures d'un quelconque érable sycomore. Est-ce qu'un gamin trouvera le message de paix et d'amour dessiné aux gros feutres rouges? Déchiffrera-t-il le message, SOS, mots gentils ou invitation à venir dîner, comme on espère que les habitants d'un autre cosmos comprendrons ces messages qui naviguent aux hasards de l'univers convexe?
Enfin, pas grand-chose de concret à raconter sans tomber dans le "déjà vu". Villes toujours identiques, même si Christchurch possède quelques attraits jolis qui plairont aux touristes. La côte Est de l'île Sud sous la pluie reste un peu triste à pleurer. Dévastée par l'agriculture ou gris jaune comme une terre, après l'incendie, qui peine à se renouveler. Et toujours cette veille putain de Sylvie Culture et son connard d'amant Monsieur Sylvestre Pin. Une semaine de maigres compensations et de petits plaisirs gracieux ou non. Enfin, une dernière semaine pour bien saisir la différence entre eux et nous. Exemple:

Nous n'avions pas cédé à la tentation de nous faire transporter par avion pour une rando de l'extrême dans le Mt Aspiring Nat. Park, alors nous avions très envie de nous offrir la fameuse Queen Charlotte Sound et par conséquent, d'embarquer sur une coquille de noix direction l'autre bout du chenal et le kilomètre 0 de la rando. Mais les tours opérateurs et leur forfait ont ici encore plus qu'ailleurs piratés puis sabordés l'authenticité du parcourt. Ô New ziland, tu t'es bien battue, mais ici comme ailleurs les sirènes du tourisme de masse ont dézingué tes dernières lueurs sauvages. Et maintenant, des grosses vaches ménopausées font les courses que nous refusons parce que trop cher, parce que sans vaseline mais avec une poignée de gros graviers. On portera leur sac et elles coucheront leur miches graisseuses dans des bungalows, les muries. A nous Nadia track et la pauvreté de ton paysage. A nous les fastes de la solitude. C'est tout ce qu'on pouvait se payer pour le prix de notre sueur. Ces gros porcs ne peuvent rester cantonner à Bali, Giseh, La grande motte... Ils viennent encore jusqu'ici, pourrir ta légendaire aura, pour qu'après tout ça, il ne reste définitivement plus rien à salir. Le comble, c'est que noyé dans la masse, nous ne valons guère mieux. Le pire, c'est de se rendre compte trop tard que d'autres façons de découvrir l'île étaient à notre portée. Cruelle Ignorance, quand tu nous tiens...
La prochaine fois, je te promets un message joyeux et plein d'espoir.

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