mardi 17 février 2009

Voyage à Kaboul

Dernière nuit sur l'île. Nous avons planté la tente dans un petit coin pénard. Rien à signaler sauf peut-être que quelqu'un est venu pendant la nuit essayer de nous réveiller. Nous apprenons au réveil qu'il s'agissait d'une vieille hippie hirsute, lorsque cette dernière est venue nous entretenir de sa nuit fantasia. Elle voulait nous faire voir la mer fluorescente toute proche. Nous n'osons pas lui avouer que nous n'avions plus de LSD...
Il fait beau. Il fait ciel bleu. Il fait cœur léger. Nous prenons le bateau dans le sens du retour. Après un petit mois à se déplacer tous les jours -pas si facile la vie de nomade- nous sommes plus que satisfait de passer 3 jours et 2 nuits dans le confort bourgeois d'une chambre d'hôtel de Wellington. Pour sûr qu'on va s'en foutre plein la panse des draps propres, des douches et des chiottes rien que pour nous. Nos économies? Pas de quoi ouvrir un compte en Suisse. Rien à foutre. Lundi nous repartons pour 2 mois de vergers, d'échelles et de commodités en commun. Largement de quoi se refaire.
Vers 14 heures, voilà donc l'équipée sauvage embarquée sur le ferry direction la capitale Néo-Zélandaise. Vers 17 heures, nous foulons pour la seconde fois de notre vie le Waterloo quai (nous sommes dans un pays du commonwealth si jamais tu avais oublié, ndlr). L'auberge de jeunesse se trouve à cinquante mètres du port. Notre chambre, une vraie comme dans les films, avec sa propre douche, sa propre chiotte, ses serviettes blanches épaisses. Nous sommes dans un palace. Grisant, mais il est vrai que tout est relatif et, mis à part peut-être la banquette d'une 2 chevaux, rien ne pourrait nous paraître plus spartiate qu'une nuit dans notre barquette de frites. Nous sommes euphoriques, alors ce soir, comme prévu depuis le départ, c'est la tournée des grands ducs, la Grande Bouffe, le banquet final d'un petit village de gaulois d'Armorique, bref, c'est du grand Nousdeux. Sur une terrasse, avec vue sur le port. Une fois de plus, on fait plaisir au tavernier qui certes, n'a pas besoin de ça, mais quand même. Sûr que nous ne sommes pas les plus élégants, peut être les plus authentiques, sans tricher, "poitrail nu tire en plein cœur".
Tradition oblige, nous sommes les derniers partis. La visa chauffe un coup mais, ogres d'un soir, nous ne sommes pas rassasiés pour autant. Nous partons à la recherche d'une gargote de marin encore ouverte. Problème, Wellington n'est pas Amsterdam et notre GPS est toujours en rade. Nous enchaînons venelles vides sur venelles vides. A contre-cœur mais pas désespérés, nous rentrons à l'auberge qui, finalement, est le dernier endroit encore en vie de la ville. Nous y boirons quelques bières avec Laurent, suisse roman de son état, de retour d'un voyage en Afghanistan, en Chine, en Mongolie... Pendant des heures, sur le balcon de l'hôtel, nous l'écoutons nous raconter ses voyages. Il nous conseil de lire la "Prophétie des Andes" de James Redfield et "L'usage du monde", de Nicolas Bouvier. D'ailleurs, il faudra que je pense à les lire, un jour.
Vers 3 heures du matin, nous quittons notre improbable compagnon d'une nuit, ravis, heureux, amoureux, spongieux, fatigués, comblés, rassurés, vivants.

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