samedi 24 janvier 2009

Au bord du lac

Depuis un moment déjà le soleil a rempli la hut. Pourtant, personne ne bouge. C'est comme si aucun de nous n'osait briser le silence doré. A-t-on ronflé cette nuit ? Sûrement qu'aucun des habitants de la hut ne saurait dire. Le marchand de sable est souvent généreux avec le crapahuteur. Finalement, un à un, tous s'extirpent de leur sac de couchage. Lentement, des têtes émergent et tout ce petit monde s'active. Doucement, silencieusement, dans un sourire. Dehors, il fait grand beau.
Nous échangeons quelques mots avec Bob, la cinquantaine sympathique sous une toison argentée. Les dix heures hier, c'était lui. Sans doute le plus solide marcheur de tous. La randonnée consacre souvent les années. Histoire de tendons parait6il. Histoire de patience. Qui a dit sagesse ? Bob habite Nelson, à une cinquantaine de bornes, a vécu à Hawke's bay pendant des années et affirme que le temps est meilleur ici. Bob porte du gore-tex. Le gros bol de noodles qu'il avale en guise de petit déj nous donne à réfléchir. Nos trois gâteaux secs et notre tasse de café en poudre ne pèsent pas grand-chose dans nos estomacs creux. A méditer.
La tablée s’élargit avec les deux hollandais Marc et Juliana. Ils parlent un peu de Barcelone avec Juan-Pedro, équipier de Bob.
Nono file à la toilette. Cul nu. On frotte un peu partout avant de remplir les gourdes. Des pas. C'est Sophie qui se faufile pour se rincer l’œil. En continuant sa route jusqu'à la boite aux aisances, elle rencontre un Robin. Joueur, le petit oiseau lui picore les orteils...
Les sacs se remplissent. Jim et Clare sont les premiers à partir. Au revoir les kiwis. Ravis d'avoir fait votre connaissance. Puis c'est au tour des hollandais, de Bob et Juan-Pedro et enfin, Nousdeux, pas pressés. Le parking n'est qu'à trois heures de marche et le dénivelé très léger.
Le long du sentier, nous observons trois gros cormorans qui prennent le soleil. Autour d'eux, une troupe de canards gris (Anas superciliosa sans doute) finissent leur nuit, bercés par de minuscules vagues, le bec sous une aile.
On avance jusqu'à une variante qui propose d'explorer les whisky falls. Nous avons le temps, nous bifurquons. Là, pas de bourbons mais une cascade qui dégringole de la forêt. On pose les sacs. Sophie prend quelques clichés pendant que son Tarzan fait le pitre sur les rochers glissants. Le soleil chauffe. Les oiseaux chantent. Tout va pour le mieux. Nousdeux convole en un amour splendide...
Nous marchons pendant une bonne heure avant de retrouver un peu de dénivelé. Entre temps, le sentier a longé le lac, surplombant par instant les eaux éclaircis du rivage où miroitaient d'énormes truites arc en ciel (Oncorhynchus mykiss). Des Tomtit sont venus nous voir aussi et des gros cygnes noirs se sont envolés dans un vrombissement de B52.
Nous terminons notre périple au milieu d'une forêt de Manuka-Kanuka et des chants des Bellbird. Des couloirs d'avalanches nous offrent nos dernières vues du lac. Notre voiture. Fin de la balade.

Nous laissons s'écouler le temps et la fin de la journée. Retour à St Arnaud. On y fait quelques courses et on y boit la bière la plus chère du monde. Retour au camping. Tente. Douche. Pâtes au thon et tomates. Classique. Merveilleux. Suffisant.

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