samedi 31 janvier 2009

La montagne dans les nuages

Nous commençons par prendre l'habitude des nuits passées dans la voiture. Cette dernière fut presque bonne. En tout cas, au premier coup d’œil au travers du parebrise embué, nous nous apercevons que le ciel est toujours aussi bas, dissimulant la cime des arbres, voilant notre optimisme. On quitte notre parking du bord de mer, faisons les vingt kilomètres de piste pour atteindre une table de camping et y prenons notre petit déjeuner. Il fait frais. L'humidité est pénétrante. On s'installe, un peu grelottant, un peu sinistre. Lorsque tout à coup le ciel se déchire, ouvrant un corridor de clarté et nous offrant une vue imprenable sur les deux golgoths du quartier, desquels dégoulines les fameux glaciers.
Telle une injection de méthadone, la vue splendide découpé dans les gros nuages, éphémère mais intense, nous projette dans ce qui fait la quintessence du voyage, c'est à dire, la découverte de nouveau horizon, d'instants uniques, inoubliables. Deux minutes plus tard, le spectacle terminé, le rideau tombe sur la scène et les artistes de glaces et de roches s'en retournent à leur loge. Revigorés, nous partons visiter le second glacier du coin (Fox Glacier). Cette fois-ci, nous bravons l'interdit et nous approchons tout près du monstre glaçon. Au fond de la vallée qu'il a lui-même creusé, la force tranquille qui s'en dégage est enivrante. Immobile, bleus lumières, blancs sales, géométries improbables, on dirait une jonque géante avec sa voilure de glaces. Nous restons un instant interdit devant lui, avant de nous en retourner à notre route.
Nous roulons jusqu'à Haast. Un peu d'essence. Juste un peu parce que le point commun entre tous les trous du cul de monde c'est le prix exorbitant du litre d'essence. Enculé de pétrolier. On plante la tente en fin d'après-midi dans un petit camping, avant de partir à la chasse au pingouin à Jackson bay.

1 commentaire:

  1. Ce jour là tu as bien voulu retourner où nous avions dormi à quelques 20 min de pistes pour retrouver mon bonnet oublié comme une vieille chaussette à côté de nos poubelles qui elles avaient disparues

    RépondreSupprimer